Qu'est-ce que l'agriculture durable ? En fait une agriculture qui permet de conserver au sol (et à sa faune avant tout) sa capacité à long terme à produire de la biomasse. On aurait pu utiliser les termes de permaculture (pas entièrement applicable sur des terrains qui doivent supporter un manteau neigeux conséquent) ou d'agroforesterie dans le cas présent. DSM-consulting s'est lancé dans des essais sur une parcelle à 1300 m d'altitude dans une région où la neige au sol peut rester plusieurs mois par an.

Outre les essais sur les cultures qui sont le plus adaptées l'évolution des conditions climatiques, principalement le vent, nécessitent un retour à la segmentation des terrains par des haies. En effet, la haie, en faite un système agroforestier a une multitude d'avantages qui surpassent de beaucoup les restrictions de luminosité. Aux nombre de ces avantages on compte :
- La diminution du vent, donc du refroidissment et de l'assèchement du sol. En période de semis cela évite aussi "l'érosion" des graines! Cela permet aussi d'éviter l'érosion des sols nus, qui ne sont pas forcément totalement évitable à cette altitude.
- La ceinture végétale créée par la haie réfléchi aussi une partie de l'énergie solaire et permet un réchauffement de 1 à 2°C du sol
- La haie crée aussi un "frein" dans les transferts souterrains. Cela permet de faciliter l'infiltration
- Le système racinaire de type forestier, profond et très efficace, permet de "remonter" en surface des nutriments et des oligo-éléments du sol. La collecte de la biomasse produite peut ainsi servir d'engrais-vert (ou pour le paillage).
- En choisissant adéquatement les espèces utiliser on peut favoriser la fixation d'azote.
- Les espèces peuvent participer à la production de nourriture de la parcelle.
Pour les jardins privés
Le problème des jardins privés dépend de leur planification dans les travaux de construction d'une maison... en dernier ! Hélas, il est déjà trop tard. Des atteintes irréversibles au sol ont été faites pendant le chantier. L'image ci-dessous montre l'état de récupération d'un même sol, ayant les mêmes contraintes hydro-climatiques. La partie de gauche (cerclée en rose) a servi de place de déblai des matériaux d'excavation durant un chantier (réalisé en 2007). Les herbages qui y repoussent atteingent ~30cm. A droite le terrain naturel, la prairie atteint ~1m.

Alors quelques conseils à mettre en pratique pendant la planification d'une construction :
- Il existe des normes quand à la manipulation des terres de chantier... elle ne sont que rarement respectées par les entreprises si on ne le demande pas... avec insistance (bonne chance).
- La conception du jardin en elle-même peut se faire avant le début du chantier. Cela permet d'éviter des dégâts irrécupérables. Ce n'est pas le poste le plus cher, la réalisation pourra, elle, s'étaler dans le temps.
- La réalisation d'un modèle numérique de terrain précis (à faire au sortir de l'hiver) pourra être très utile pour planifier le jardin, mais aussi pour la construction elle-même, y compris les métrés comparatifs avec les terrassiers ! C'est aussi un outil que vous réutiliserez pour toutes les annexes et les tranformations futures. Pour ces dernières, cet outil vous permettra de faire vous même l'étude de faisabilité et les demandes d'autorisations.
- Comme justement avec le couple sol-végétation on ne peut pas gagner du temps (on ne peut pas aller plus vite que le métabolisme des organisme qui transforment le sol), il est important de ne pas en perdre, du temps.